Corps et modernité
J’ai parfois l’impression que mon bureau ressemble à celui du FBI.
Un écran géant en face de moi et deux autres petits placés dans mon champ visuel. Eh oui, le traducteur est souvent amené à faire usage de plusieurs écrans pour des raisons pratiques : un pour la terminologie, un autre pour la traduction et un troisième pour la recherche sur Internet. Ceci me permet de rester concentrée sur le document à traduire tout en évitant d’avoir 15 000 fenêtres à ouvrir sur le même écran.
Une floraison d’écrans face à un corps qui manifeste son désaccord rapidement si l’on n’y prend garde : douleurs de cou, d’épaules, de dos …
Le corps est là pour nous rappeler que nous travaillons pour un mieux-être professionnel et non pour être puni. J’ai donc remédié au problème en achetant une chaise de bureau à roulettes suffisamment ergonomique pour pouvoir me tourner sans contorsions vers les autres écrans et avoir l’écran principal en face des yeux, ni trop en haut ni trop en bas.
J’ai aussi choisi de faire des pauses régulières dans la journée. Mais des vraies pauses, pas des pauses-machine à laver.
La pause est un moteur dans mon travail puisqu’elle m’apporte énergie et créativité. C’est un moment privilégié qui me permet de marcher, de m’étirer et de laisser le regard se poser où bon lui semble. Le jardin est un endroit idéal pour faire ce genre de chose car il nous remet au rythme de la nature en nous rappelant humblement que nous faisons partie de celle-ci.
Faire, ne rien faire, puis faire. Cet équilibre fragile si difficile à maintenir…
Enfin, je complète mon activité sédentaire par du yoga (Iyengar) qui est une activité physique douce consistant à étirer tout le corps. Des positions faciles rendant le corps plus souple au fil du temps. Un luxe dans nos sociétés modernes.